Par Cécile TAUVEL (co-fondatrice de La Minut’Rit)
Antoine et moi avons eu la chance d’assister hier soir, à la CCI du Havre, à la conférence de Laure BELOT, journaliste au Monde, qui a publié un article puis écrit un livre, d’après les résultats d’une enquête pionnière sur la déconnexion des élites ou comment Internet dérange l’ordre établi.
Au fur et à mesure que les mois passent, cette thématique passionne de plus en plus de personnes. En assistant à cette conférence, on comprend vite pourquoi !
Au fur et à mesure que les mois passent, cette thématique passionne de plus en plus de personnes. En assistant à cette conférence, on comprend vite pourquoi !
La société avance plus vite que les élites. Réseaux sociaux, pétitions mondiales, crowdfunding… Alors que les citoyens se sont emparés du numérique, l’élite classique est marginalisée ; une autre émerge et prend la main. Pour illustrer ses propos, la journaliste s’appuie sur quelques exemples d’après ses nombreuses interviews, comme leboncoin ou indeed.
Les grands groupes prennent des nouvelles positions, quelques groupes privés surpuissants sont déjà plus influents que nombre d’États. Qui pose alors les limites ?
Bien des questions éthiques se posent… Nos « données personnelles » sont recueillies
et décortiquées par des machines et on ne peut nier les dérapages de certaines entreprises sur leur utilisation. Les « Data brokers » vendent des informations pour des e-mailing ou du marketing. Les recruteurs aussi espèrent utiliser le Big Data pour pouvoir mieux recruter alors qu’aujourd’hui la technologie prédictive n’est pas encore du tout au point.
Le numérique est souvent relié à la communication ou au contrôle mais peu se rendent compte que c’est surtout le lien à l’autre qui est en train de changer. On assiste ainsi à une extraversion de la société.
Nous semblons tisser plus de liens avec des gens éloignés qu’avec nos voisins. Laure BELOT montre que certains signaux faibles deviennent forts, mais qu’il est difficile a priori de reconnaître quels signaux faibles le deviendront réellement.
Quoi qu’il en soit, de nombreux métiers « traditionnels » sont remis en cause et automatisés. Laure BELOT cite par exemple les experts-comptables, qui voient leur métier bouleversé par l’arrivée de logiciels de traitement automatique des données comptables, toujours plus performants.
Pour bien réagir face à cette révolution, il y a plusieurs solutions, comme le mélange des générations pour trouver des solutions innovantes, ainsi qu’une adaptation des structures pyramidales. Ainsi, les questions à se poser sont : Qui a les idées innovantes? Qui peut capter les signaux faibles? Qui peut aider les structures traditionnelles à évoluer?
Il y a aussi des problèmes de déplacement des financements vers la nouvelle économie. En France, nous avons par exemple un terreau formidable de startups mais celles-ci ont des difficultés à se financer.
Pour résumer son propos, Laure BELOT insiste sur le fait que comprendre le monde qui vient, il faut être transversal. Il faut lutter contre l’organisation de la recherche en silo, qui rend impossible la compréhension du nouveau monde qui advient.
En tant que citoyens, nous devons comprendre que rien n’est gratuit et que les grands groupes valorisent autrement leurs services (marketing, vente de données…), comprendre ces nouveaux mécanismes nous permettra de changer nos façons d’agir et chacun pourra ainsi rester libre de se positionner face aux grands changements économiques et sociétaux.
Et parce que résumer cette conférence n’est pas évident, du fait de la richesse du propos et de la variété des exemples, la fresque d’Hélène POUILLE vous permettra de mieux comprendre l’histoire du Livre.